Saint-Jacques-de-Compostelle
Entre faits historiques & légendes
Les chemins en France.
« On va à Compostelle par 4 chemins » : C’est l’idée la plus
communément répandue.
Ces chemins passent par :
- Arles – Montpellier – Toulouse – le Col du Somport.
- Le Puy – Conques – Moissac.
- Vézelay – Noblat – Périgueux.
- Paris – Tours – Poitiers – Saintes – Bordeaux.
Ces trois derniers se réunissent à Ostabat, près de Saint- Jean-Pied-de-Port, pour traverser les Pyrénées au col de Roncevaux et rejoindre, à Puenta la Reina, le chemin d’Arles (passant par le col du Somport)
Les chemins en Europe
Du plus loin qu’ils partaient, et encore de nos jours, les
pèlerins, lors de leur arrivée en France passaient par l’un de
ces quatre chemins.
° Les pèlerins d’Europe du Nord : Copenhague, Amsterdam,
Bruges transitaient par Paris et Tours.
° Ceux de Pologne et d’Allemagne du Nord par Vézelay.
° Ceux d’Europe Centrale par le Puy.
° Ceux d’Italie par Arles.
Ceci étant, le point de départ favori des pèlerins français et
étrangers reste Le Puy et seuls les progrès du balisage et les
offres d’hébergement inciteront certains d’entre eux à
emprunter d’autres itinéraires.
Au Moyen Âge, les pèlerins n’en demandaient pas tant et leurs motivations n’étaient pas les mêmes que celles quis’expriment à notre époque.
En Espagne, jusqu’au début du XI e siècle, les premiers pèlerins, par crainte des Sarrasins, se rendaient à Compostelle en passant par Irun, le pays basque et la côte
Atlantique. (Oviedo, la Corogne)
Un siècle plus tard, le col de Roncevaux permettra l’accès à
Puenta la Reina et au camino frances
En 951, l’évêque du Puy-en-Velay, Godescalc est le premier
pèlerin français notoire à se rendre à Compostelle. Son
passage est relevé près de Pampelune, ensuite on ne connaît rien de son périple
Le véritable démarrage du pèlerinage de Compostelle est
cependant lié aussi à d’autres faits historiques et notamment
à la chute de l’Empire romain.
L’Eglise de Rome et le pouvoir franc.
Après la chute de l’Empire romain et la débâcle qui s’en est
suivie, le christianisme s’est imposé dans tout l’Occident,
s’affirmant comme la seule force d’avenir cohérente.
Très rapidement, l’empire s’est morcelé en plusieurs petits
royaumes barbares.
Cependant, de Clovis à Charlemagne, l’Eglise chrétienne a pu
s’appuyer sur le pouvoir franc et renouer progressivement
avec la culture antique dont Rome avait été le prestigieux
foyer.
Tandis que les ermites et les moines faisaient leur
apparition, l’Eglise s’organisait et se structurait autour de
l’autorité des évêques.
Ainsi, d’églises en abbayes, de cathédrales en monastères,
du plus lointain des frontières de l’Occident, s’est développé
le réseau des itinéraires menant à Saint-Jacques de
Compostelle.
Compostelle : un réseau d’itinéraires européens.
A vrai dire, ce réseau comporte de nombreuses variantes
complétées par des liaisons maritimes directes ou partielles
pour les pèlerins partant d’Irlande, de Grande-Bretagne, de
Scandinavie, etc…
Dans les premiers temps, il n’existait aucune carte
géographique, mais parfois des indications concernant des
itinéraires commerciaux. On pouvait aussi recueillir des
informations utiles auprès des monastères et sites religieux
situés à proximité du chemin.
Néanmoins, le cliché figurant dans l’ouvrage de Jacques
Chocheyras « Origines et histoires des chemins de
Compostelle » pages 16/17 – Editions Ouest France, apporte
un éclairage sur ce réseau d’itinéraires européens tel qu’il a
pu exister à partir du Moyen Âge.
Les motivations des pèlerins. (Sous toute réserve)
° Au Moyen Âge, les motivations étaient inspirées par la
culture religieuse et les recommandations de l’Eglise :
pour prier, faire pénitence, repentance, obtenir une
indulgence, vénérer chemin faisant les reliques d’un
saint, espérer assister à quelque fait miraculeux ou
mystérieux ou finalement, tout simplement, atteindre le
but : le tombeau de Saint-Jacques - car les accidents et
les mauvaises rencontres pouvaient se produire sur le
chemin.
° Aujourd’hui, les motivations sont dictées par des motifs
beaucoup plus divers, personnels et parfois secrets.
° Si les motivations religieuses et spirituelles restent
présentes , elles trouvent aussi d’autres explications.
° Beaucoup de pèlerins ressentent à la fois le désir d’être
seuls et le besoin de faire des rencontres, d’autres
veulent rompre avec le quotidien, fuir une réalité
décevante, retrouver un équilibre et faire le point après
une épreuve. (Santé, difficultés avec le milieu familial ou
professionnel, etc…)
° Le goût de l’aventure, l’idée de réaliser quelque chose
d’exceptionnel en incitent d’autres à partir.
Balisage et hébergement
En Espagne, les chemins sont dotés d’un balisage de très
bonne qualité (particulièrement sur le camino frances) et
offrent de nombreuses possibilités d’hébergement.
Sans être aussi satisfaisante, la situation apparaît tout à fait
acceptable au départ du Puy et s’améliore d’année en année
au départ de Tours, de Vézelay et d’Arles. (Se référer aux
guides vendus en librairie et Miam dodo)
En ce qui concerne les secteurs situés en amont du Puy, de
Vézelay, de Tours, d’Arles, les pèlerins rencontrent des
conditions très variables.
Néanmoins, depuis que les chemins de Saint-Jacques ont été
proclamés « 1 er itinéraire culturel européen » par le Conseil
de l’Europe en 1987 et après l’appel lancé par Jean-Paul II en
1989 à Compostelle, aux Journées Mondiales de la Jeunesse,
la « Fédération Française des Associations des Chemins de
Compostelle » et les associations jacquaires locales
multiplient les initiatives en vue de permettre aux pèlerins
« au long cours » de traverser plus facilement notre pays,
quel que soit le lieu où ils se trouvent.